Plusieurs études indépendantes sur l’autopartage au Québec, et dans le monde, confirment que la voiture partagée occupe un créneau spécifique dans le domaine du transport de personnes, et que cette formule n’a pas tendance à se substituer aux autres modes de transport disponibles.
Le service a une influence importante et significative sur la réduction du nombre de véhicules en circulation, sur la diminution de l’utilisation de la voiture et sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et autres émissions polluantes.
Au Québec, c’est le constat général qu’a fait, en particulier, la société d’experts-conseils Tecsult Inc., lorsqu’elle a évalué en 2006 l’impact environnemental chiffré de l’utilisation de notre parc de véhicules. Voici les principaux faits saillants qui ressortent de cette étude :
Chaque véhicule en autopartage se substitue, en moyenne, à environ 10 véhicules personnels. Ce résultat est obtenu lorsque nous comptabilisons le nombre d’utilisateurs qui se sont départis d'un véhicule et ceux qui ont renoncé à l’achat d’une voiture suite à leur adhésion au service de Communauto (77%, selon le sondage biannuel de Communauto réalisé en 2014).
De fait, la réduction globale du nombre de véhicules entraînée par l'autopartage a été estimée, à la fin du projet de recherche de Tecsult (juin 2006), à 3 530 voitures pour l'ensemble du Québec. Cette valeur se chiffrerait à environ 8 000 véhicules ne circulant plus sur les routes du Québec à la fin de 2009.
Sur le plan énergétique, le partage de véhicules est, en puissance, l’une des mesures les plus efficaces que l’on puisse imaginer pour rendre « durable » la mobilité. Le fait que les usagers de ces services n’utilisent ordinairement pas l’automobile pour des trajets pendulaires ou les achats quotidiens, par exemple, induit un comportement tourné vers l’écomobilité, c’est-à-dire l’usage des services offerts par les transporteurs publics, le vélo ou la marche. L’attitude qui en résulte est exactement à l’opposé de celle adoptée par la majorité des propriétaires de voitures.
La réduction du nombre de kilomètres parcourus en voiture, en moyenne, par chaque abonné de Communauto après son adhésion au service est, selon l’étude réalisée par Tecsult, d’environ 38 %, soit l’équivalent de 2900 km par année.
En tenant compte des données ci-haut mentionnées, et en les combinant à une utilisation de véhicules moins énergivores que ceux qui sont utilisés par la population en général, ces habitudes de déplacement se traduisent par une diminution de la consommation énergétique, et par conséquent, par une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) équivalant à 1,2 tonne de CO2, par personne. La réduction globale annuelle de CO2 entraînée par l'autopartage au Québec est estimée à plus de 48 000 tonnes annuellement.
En plus de réduire le nombre de véhicules en circulation, et par le fait même, la quantité d’émanations nuisibles produites, l’autopartage permet aussi de réduire les besoins en espaces de stationnement, et donc de diminuer la pression que l’utilisation de l’automobile exerce sur le milieu urbain.
Initiative de Communauto en partenariat avec Planetair et CO2 Environnement, les usagers de Communauto peuvent, depuis le 22 avril 2013, compenser les émissions de gaz à effet de serre (GES) de leurs trajets. Ces contributions volontaires versées à Planetair permettent de contribuer au ralentissement du réchauffement climatique en acquérant des crédits de compensation d’émissions de GES. De son côté, Communauto s’est engagée à compenser les kilomètres de ses véhicules de service ainsi que les émissions relatives à certaines de ses activités (électricité, transports, etc.).
Pour en savoir davantage : http://www.communauto.com/fr/infos/ges.html
Selon l’étude menée par Tecsult à l'échelle du Québec, le potentiel des ménages ayant les mêmes caractéristiques socio-économiques que les abonnés actuels de Communauto, et donc susceptibles d’adhérer à l’autopartage, est estimé à près de 139 000 adhérents, c’est-à-dire environ 8 % des ménages de la région de Montréal et de Québec.
La matérialisation de ce marché pourrait entraîner plus de 20 000 inscriptions à des abonnements annuels au transport en commun (dans l'éventualité d'un taux d'adhésion moyen de l'ordre de 15 %) et contribuer à éliminer entre 57 300 et 89 400 véhicules de la circulation (d'après les scénarios moyen et maximum).
À eux seuls, ces 139 000 abonnés pourraient donc réduire la quantité de CO2 émis annuellement au Québec de 168 000 tonnes, ce qui représentait 5,6 fois la cible prévue dans le Plan d’action québécois pour l'horizon 2012 grâce au développement et à l’utilisation de modes de transport alternatifs (30 kilotonnes).
Des chiffres qui devraient convaincre les plus sceptiques…
1. Tecsult Inc., 2006. Le projet auto + bus : évaluation d'initiatives de mobilité combinée dans les villes canadiennes, 247 p. Télécharger le PDF (23 420 k)