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L’avenir de l’autopartage vu par les candidats à la Mairie du Plateau-Mont-Royal

Allié de longue date de l’autopartage, l’arrondissement Plateau-Mont-Royal a toujours été à l’avant-garde dans ce domaine : en 1995, la première station de Communauto voit le jour à côté du métro Mont-Royal et en 2006, les premières stations sur rue sont implantées.

C’est aussi à cet endroit que le projet-pilote d’Auto-mobile fait ses balbutiements. Il deviendra plus tard le populaire service Communauto Flex, tant prisé par les montréalais. Aujourd’hui, 15 % des ménages du Plateau-Mont-Royal utilisent Communauto comme moyen de transport, au lieu de posséder un véhicule.

Le 6 octobre prochain aura lieu des élections partielles pour élire le nouveau maire de l’arrondissement et nous avons demandé aux trois candidats en lice leur point de vue sur l’autopartage, voici notre résumé (l’intégralité des réponses se trouve à la suite.)

Rôle de l’autopartage à Montréal

Les trois candidats au poste de maire d’arrondissement sont tous d’avis que l’autopartage tient un rôle important au sein de la Ville de Montréal. Marc-Antoine Desjardins du Parti Vrai changement pour Montréal croit qu’il faut former de « nouveaux partenariats avec différents acteurs de [la] mobilité collaborative dans l’optique d’encourager les citoyens délaisser l’auto solo, en contrepartie d’un incitatif financier.»

Le candidat de Projet Montréal, Luc Rabouin, témoigne de par son expérience d’usager de Communauto et fait état des bénéfices environnementaux et urbanistiques de l’autopartage, et de la contribution de se service à la qualité de vie sur le Plateau-Mont-Royal.

Jean-Pierre Szaraz d’Ensemble Montréal concentre plutôt son attention sur le volet des véhicules libre-service sans réservation (Communauto FLEX et Car2go) en privilégiant l’électrification au développement du service.

Marc-Antoine Desjardins
Vrai changement pour Montréal
Luc Rabouin
Projet Montréal
Jean-Pierre Szaraz
Ensemble Montréal

Crédit photo : Site web de Vrai changement pour Montréal

Crédit photo : Twitter de Luc Rabouin

Crédit photo : Site web d’Ensemble Montréal

Les propositions de Communauto : opinions divergentes

Les opinions divergent quant aux principales demandes de Communauto soit la mise à disposition d’un nombre significatif de stations en voirie pour l’autopartage en réservation et l’adaptation des pratiques du déneigement pour en faciliter l’utilisation. Car en effet, puisqu’il faut éliminer les stations sur rue l’hiver et redistribuer les véhicules sur le réseau pour ne pas avoir d’impact sur le déneigement, le service aux usagers est grandement affecté. Ce sont aussi les principaux freins à l’amélioration du service, de manière générale, à Montréal.

M. Desjardins se montre ouvert aux idées proposées par Communauto, mais propose aussi de diriger l’implantation des stations dans les stationnement privés (commerces, églises, etc.) Il pourrait envisager d’expérimenter des nouvelles façons d’organiser les opérations de déneigement pour les rendres compatibles à la présence de station d’autopartage en voirie.

M. Szaraz nuance sa position en opposant les besoins de stationnement de l’autopartage avec ceux des résidents. Depuis ses débuts, Communauto ne cesse de réitérer que les usagers de l’autopartage sont nul autre que les résidents des quartiers dans lesquels le service est disponible. Par ailleurs, le candidat ne semble pas montrer d’ouverture à adapter les opérations de déneigement.

Luc Rabouin s’engage à étendre les espaces en voirie réservés à l’autopartage (zones à vignette 103) pour répondre aux besoins des résidents du Plateau et « à faciliter les opérations de déneigements pour les rendre compatibles » avec les besoins du service.

Merci aux candidats de s’être prêtés à cet exercice.

Questions & Réponses

1— L’arrondissement du Plateau-Mont-Royal fut le berceau du service d’autopartage Communauto, il y a déjà 25 ans. Aujourd’hui, une importante partie de la population montréalaise l’utilise au lieu de posséder une voiture. Quelle place le développement de l’autopartage prend-il dans votre programme et quelles mesures pensez-vous mettre en place pour contribuer à son succès ?

Marc-Antoine Desjardins — Vrai changement pour Montréal

L’autopartage est fondamental pour nous et je vise à convenir de nouveaux partenariats avec différents acteurs de mobilité collaborative afin d’encourager les gens à délaisser l’auto solo en contrepartie d’un incitatif financier. Nous pourrions aussi penser à faire des alliances tarifaires entre les différents services offerts afin d’en augmenter l’attrait au sein de la population.

Luc Rabouin — Projet Montréal

Comme vous le savez, j’ai dirigé Communauto France à Paris donc je comprends bien le rôle essentiel de l’autopartage dans le cocktail transport. Je suis aussi un abonné de Communauto depuis plus d’une décennie, ce qui me permet de ne pas avoir besoin de posséder une voiture même si j’ai deux enfants.

Évidemment, je sais que l’autopartage est une clé importante pour réduire la congestion, la pollution et les GES. Il est démontré par des études indépendantes que les gens qui ne possèdent pas de voiture utilisent moins ce mode de déplacement. Il est aussi démontré qu’une voiture en autopartage remplace 10 voitures individuelles, une information importante dans un quartier dense comme le Plateau doté d’un nombre limité de places de stationnement.

Sur le Plateau, la plupart des résidents se déplacent à pied, à vélo, en transport en commun et, de manière occasionnelle, en auto. Ainsi, les résident-e-s du Plateau-Mont-Royal sont de grands usagers de l’autopartage à cause de la flexibilité offerte par ce service. Je tiens à rappeler aussi qu’environ la moitié des résident-e-s ne possèdent pas de voiture et que cela est rendu possible notamment grâce à l’existence de l’autopartage.

Jean-Pierre Szaraz — Ensemble Montréal

Les véhicules en libre-service (VLS) sont une partie essentielle du cocktail de moyens de transport que la Ville doit offrir à ses citoyens afin de faciliter leurs déplacements et de réduire l’usage de la voiture. Nous sommes d’avis qu’il faut encourager le développement des VLS, mais ce développement devrait miser surtout sur l’augmentation du nombre de véhicules électriques.

À ce sujet, nous sommes tout à fait d’accord avec la refonte de la tarification des permis de stationnement universels pour les VLS, qui a fait passer le prix d’un permis pour VLS électrique de 505 $ à 300 $ par année.

Nous voudrions toutefois inciter davantage les entreprises comme Communauto et Car2go à augmenter leur flotte de véhicule électrique en diminuant le prix d’un permis de stationnement pour les VLS électriques, tout en maintenant celui des VLS à essence à un coût plus élevé.

2— Pour réduire le taux de motorisation des ménages, la dépendance à l’automobile personnelle et la pression sur le stationnement, seriez-vous prêt à réserver un nombre significatif de stationnements sur rue aux véhicules en autopartage ?

Marc-Antoine Desjardins — Vrai changement pour Montréal

Nous sommes ouverts à l’idée. Nous pouvons aussi continuer à collaborer avec diverses entreprises avoisinantes qui possèdent des espaces de stationnement accessibles afin de maximiser l’offre de places.

Luc Rabouin — Projet Montréal

Oui. Rappelons que pour les véhicules en libre service (votre service Flex ou celui de Car2go), le stationnement est déjà illimité sur le Plateau. Je suis évidemment prêt à étendre les zones 103 pour répondre aux besoins des résident-e-s du Plateau utilisateurs de l’autopartage au fur et à mesure de l’augmentation de la demande.

Jean-Pierre Szaraz — Ensemble Montréal

Qu’est-ce qu’un nombre « significatif » ? La nuance est importante, car il s’agit de permettre aux VLS de se stationner dans des espaces sur rue normalement réservés aux résidents. Nous devons conserver un équilibre et offrir des espaces de stationnements pour les résidents, mais aussi pour les visiteurs. C’est pourquoi nous étudierons les propositions des fournisseurs de VLS, mais sans leur accorder la priorité sur les résidents.

3— Les stationnements sur rue réservés à l’autopartage sont exclus des restrictions hebdomadaires pour le nettoyage, du 1er avril au 1er décembre. Seriez-vous prêt à expérimenter de nouvelles façons d’effectuer le déneigement afin de le rendre compatible avec des véhicules en autopartage stationnés en voirie ?

Marc-Antoine Desjardins — Vrai changement pour Montréal

Bien entendu. À l’aube d’une nécessaire transition énergétique, nous pouvons commencer à mieux penser le déploiement des véhicules partagés et multioccupants (VMO). Le parc automobile de Montréal a baissé récemment et on doit capitaliser là-dessus et continuer en ce sens en offrant un cocktail de transport toujours plus arrimé aux besoins des citoyens.

Luc Rabouin — Projet Montréal

Oui, tout à fait. L’arrondissement du Plateau-Mont-Royal a déjà démontré une très grande ouverture à ce sujet. Je m’engage donc, dès mon élection, à faciliter les opérations de déneigements pour les rendre compatibles.

Jean-Pierre Szaraz — Ensemble Montréal

Le déneigement est un service essentiel auquel les citoyens s’attendent. Les résidents du Plateau n’ont pas été gâtés sur ce point au cours des dernières années. Afin d’offrir un service à la hauteur de leurs attentes, les opérations de déblaiement et de ramassage de la neige doivent s’effectuer sans aucune contrainte. Les stationnements de rue ne doivent pas être une excuse pour ralentir ou retarder les opérations de déneigement, que ce soit celui des VLS ou des autres.

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