Éditorial de Benoît Robert, président et fondateur de Communauto.
Ce n’est pas par la coercition que nous parviendrons à infléchir l’équilibre existant, mais bien en proposant des solutions attrayantes aux yeux des consommateurs.
Lorsque quelqu’un fait le choix de vendre un véhicule qu’il possède ou de renoncer à l’achat d’un véhicule parce qu’il estime que les alternatives qui lui sont offertes sont satisfaisantes, c’est un client de plus que l’on vient de fidéliser, et ce, non seulement pour l’industrie du taxi, mais pour l’ensemble des fournisseurs de mobilité que sont les sociétés de transport public, les entreprises d’autopartage, les fournisseurs de services de transport interurbains et les organisations de covoiturage, sans oublier la marche et le vélo.
L’erreur à éviter c’est de sauter à la conclusion qu’il faut voir comme une menace le fait que chacun de ces modes cannibalise une partie de la demande de l’autre. Un certain degré de substitution existe et c’est saint qu’il en soit ainsi : c’est le prix de la liberté de choisir. Et ce n’est pas trop cher payé, car, en définitive, c’est cette diversité de l’offre qui permettra à chacun de mieux s’en tirer : mieux vaut partager son marché avec l’espoir de le voir s’élargir que de se battre pour maintenir le statu quo dans un marché en déclin.
[…]
« Il ne faut pas laisser l’autopartage devenir le bouc émissaire qui nous empêche de voir la poutre que nous avons dans l’oeil, collectivement, et qui nous fait oublier que c’est la propriété individuelle des véhicules et leur trop grand nombre qui en découle qui constituent le vrai problème »