Étude : analyse des données d’autopartage 

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Depuis plus d’une vingtaine d’années déjà, Communauto fournit aux Montréalais.es une alternative efficace en matière de mobilité qui contribue fortement à la démotorisation des ménages. En effet, l’autopartage occupe une position unique parmi les différents modes et sert de pont entre les options de transport à forte densité et les modes privés. Pour plusieurs raisons, notamment la facturation et la traçabilité, les entreprises d’autopartage archivent une quantité importante de données anonymisées. 

Grâce à ces données opérationnelles, nous avons récemment pu étudier les différents modes d’utilisation de Communauto et leur évolution temporelle. Les résultats montrent qu’il existe plusieurs types distincts de réservations, venant réaffirmer les multiples rôles qu’incarne l’autopartage dans la mobilité de ses membres.  

Le type de réservation dominant est constitué de réservations de très courtes durée et distance, comportant un seul arrêt du moteur en fin de trajet. Les autres groupes englobent à la fois des trajets urbains typiques (réservations spontanées de courtes durée et distance avec une forte proportion de réservations en libre-service (FLEX)) et des trajets prolongés (longues durée et distance, souvent associés à des réservations basées station plus planifiées).  

On remarque également que la nature des réservations change au fil du temps et d’un type à l’autre. Les trajets prolongés semblent particulièrement touchés par les périodes de vacances clés (vacances d’été et des fêtes) et les événements liés à la COVID-19 (couvre-feux, fermeture de services essentiels, etc.), notamment au niveau de la durée, distance et du nombre d’arrêts moteur qui augmentent considérablement durant ces périodes.  

Finalement, contre toute attente, les membres n’habitant pas à proximité du territoire FLEX semblent tout de même faire usage de ce type de service lorsqu’ils se retrouvent à proximité du centre-ville.  

D’autres travaux réalisés au cours des derniers mois nous ont également informé sur l’influence du genre sur les comportements de mobilité. Certaines dissemblances peuvent être observées entre les deux catégories de services (basé station et FLEX).  

En effet, le genre semblerait avoir plus d’impact en général au sein du service FLEX que basé en station et en semaine plutôt qu’en fin de semaine. Un grand effort est également consacré à la modélisation des réservations d’autopartage. Le développement d’une loi mathématique pour les représenter à partir des données opérationnelles fait l’objet d’un intérêt important pour améliorer la planification du réseau. Dans le même ordre d’idées, la simulation du système FLEX permettrait de prédire le taux d’arrivée par zone et d’assurer une meilleure répartition des véhicules.

Émilie Savard, étudiante à la maîtrise en génie industriel à Polytechnique Montréal


Cette étude, menée par Émilie Savard, a permis de mettre en lumière la variété des cas d’utilisation de l’autopartage, mettant en évidence son rôle significatif dans la mobilité. L’analyse de la nature des réservations, autant dans le volet en station que dans le volet FLEX, et des caractéristiques des usagers à partir des données opérationnelles ouvrent la voie à des améliorations potentielles dans la gestion et la planification de ce service essentiel.

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